Peu d'études ont été réalisées sur les communautés d'adventices des écosystèmes de grandes cultures dans le bassin méditerranéen à l'exception des travaux des malherbologues visant à leur éradication ou des phytosociologues pour la classification typologique de ces communautés. Nos travaux ont donc eu pour objectifs une première approche de la dynamique des communautés d'adventices dans un contexte d'agriculture extensive maintenue par une mesure agri-environnementale sur le territoire du Parc naturel régional du Lubéron. Nous nous sommes particulièrement intéressés aux rôles des lisières, de la rotation culturale mais aussi à la compétition entre adventices et l'espèce cultivée (le blé) ainsi qu'à la recherche d'interactions positives entre communautés d'adventices et le système d'exploitation agricole. Nos résultats montrent, que contrairement aux systèmes d'agriculture intensive du Nord Ouest de l'Europe, les bords de champs ne constituent pas des refuges pour les adventices typiques des champs de céréales (messicoles). De même, ces communautés possèdent une faible mémoire séminale et la majorité des espèces disparaissent après une dizaine d'années d'introduction d'une prairie semi-naturelle dans la rotation culturale. Certaines messicoles rares sur le territoire national entrent aussi fortement en compétition avec le blé et réduisent son rendement agricole. Cependant la valeur nutritive des adventices et notamment leurs teneurs en éléments minéraux constitue un élément majeur pour le maintien du pâturage ovin de parcours. Ces résultats sont ensuite discutés pour la mise en place de mesures de gestion conservatoire compatibles avec les objectifs de production agricole.