Stage : Le bivouac dans le Parc national des Ecrins
La pratique du bivouac sous tente est en développement depuis l’été 2020 avec le constat à dire d’experts d’une polarisation des emplacements utilisés dans deux grands types de configurations d’utilisation du milieu montagnard :
- Sur des sites naturels emblématiques et à forte valeur environnementale que sont les lacs d’altitude avec ou sans refuges à proximité tels que les lacs Lauvitel, de la Muzelle, du Lauzon, de Pétarel, du Pontet, etc.
- Et à proximité des refuges, dans de nombreux cas en lien avec la pratique de l’itinérance sur le GR54, le tour du Combeynot, le tour des refuges du Valgaudemar, etc. Parmi les refuges concernés citons : Le Pré de la Chaumette, Vallonpierre, Les Souffles, l’Alpe de Villar d’Arène...
Une observation du phénomène est nécessaire pour identifier les effets sur la biodiversité et l’environnement :
- Pratique de feux de camp
- Piétinement de pelouses et/ou micro zones humides
- Déchets / perte ou abandon de matériel
Des enjeux sur la gestion des refuges difficiles à quantifier
- Utilisation des ressources du refuge (eau, toilettes, douches…)
- Organisation du service de restauration, gestion du ravitaillement, capacité d’accueil en cas d’intempéries et de repli des bivouaqueurs
- Sollicitation et temps de travail pour les gardiens (explications, conseils, régulation, prévention des tensions, conflits et risques)
Appui sur les enquêtes de fréquentation menées sur certains sites (PNE 2022 à 2024 + ASTERS 2024) et sur deux stages antérieurs réalisés dans le cadre du projet Refuges Sentinelles :
- 2019 : imaginaire du bivouac (Juliette Gauchon)
- 2021 : Bivouac dans le parc national, imaginaires, connaissance de la réglementation et profils de pratiquants (Victor Andrade)
Identifier les habitats naturels utilisés pour les emplacements des tentes (habitats d’intérêt communautaires ou non)
- Faire une typologie des différents sites de bivouac
- Constater les éventuelles dégradations physiques et/ou visuelles (feu, piétinement, arbres coupés, déchets, toilettes sauvages…) liées au bivouac sur les sites naturels et autour des refuges
Documenter l’activité de police autour de la réglementation du bivouac : a-t-elle évolué ? A travers la prise d’arrêtés, les plans de contrôles, les constats d’infractions ?
« Identifier les possibles différentes pratiques du bivouac : en fonction de la durée, du profil des visiteurs, de la demande, etc. ».
Qualifier et quantifier les interactions entre le bivouac, le refuge et les milieux naturels utilisés :
- Quels publics ?
- Pour quelles raisons ne vont-ils pas dormir au refuge (raisons financières, réticences ou rejet des contraintes de la collectivité, inconfort et promiscuité dans les dortoirs, vision d’un certain confort en refuge et en montagne, expérience de vie…)
- Pour quelles raisons choisissent-ils ce site ? (proximité, réseaux sociaux, intérêt du site, etc.).
- Établir une typologie des pratiquants du bivouac selon leur profil, leur expérience de la montagne, leur matériel, et les motivations et représentations qui les amènent en montagne
- Quelles sont les sources d’information et d’inspiration dans le choix des sites de pratique ?
- Quels effets de la médiatisation de certains sites sur les réseaux sociaux ? Quid d’un effet Kaizen, Inoxtag ?
- Quelles pratiques à proximité des refuges ? Quelle consommation de nourriture des refuges, quelle utilisation des ressources en eau/énergie, quel temps pris aux gardiens, quelles interactions avec les autres bivouaqueurs, les usagers des refuges ?
Évaluer la connaissance du milieu, du parc national et de sa réglementation, et l’acceptation des mesures de gestion pour compléter et comparer les résultats de l’enquête conduite en 2021
Faire une comparaison avec d’autres pratiques de gestion et de réglementation du bivouac (Parc national de la Vanoise, Corse, Réserves Naturelles de Haute Savoie, etc.) : quel bilan, quelle perception de ces réglementations par les pratiquants ?
Proposer des recommandations de gestion de la pratique en fonction des typologies de sites concernés : aménagement, signalétique, canal d’information, régulation, rôle des refuges, etc.
- Compétences attendues : goût du contact avec le public et aisance relationnelle ; autonomie de travail ; créativité et rigueur ;
- Maîtrise des méthodes de recherche en sciences sociales et notions d’écologie et des outils numériques
- Connaissance du monde de la montagne et de ses dynamiques touristiques et sportives (métiers, univers culturels, milieux associatifs, institutions et collectivités territoriales)
Formation, diplôme : Master 2 en géographie, tourisme, sociologie, anthropologie
Durée du stage : 6 mois (1er mars > 31 août 2025)
Rémunération : 600 € par mois environ (selon réglementation)
Date limite de réception des candidatures : 10 décembre 2024
Accueil : Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine, Grenoble
victor.andrade@umrpacte.fr
0601812365