Cette réflexion sur les paysages du sud de la montagne vosgienne débute par une approche paléographique, cherchant à reconstituer les grandes phases de la dynamique paysagère depuis l'ère primaire. Ces processus passés permettent d'expliquer les formes actuelles, la diversité des terroirs.
Après le dernier retrait glaciaire, les analyses polliniques retracent l'évolution des paysages végétaux et montrent les premières influences anthropiques, données croisées avec celles apportées par l'archéologie. L'influence humaine transparaît de façon très épisodique jusqu'à l'installation des premiers établissements religieux, notamment les abbayes de Munster et Masevaux (VIIème VIIIème siècles). L'appropriation de l'espace par les techniques d'exploitation agricole s'affirme, façonnant les paysages ; cette dynamique n'est cependant pas linéaire. L'évolution des paysages a connu un tournant à la fin du XVIIIème siècle.
Les sources documentaires sont alors beaucoup plus nombreuses montrent les paysages très ouverts de l'ère industrielle. Le XXème siècle se caractérise par une emprise décroissante des activités agricoles, un difficile maintien des petites unités industrielles et le développement du tourisme aux empreintes paysagères variées.
Actuellement, les principales mesures déterminantes pour la gestion des paysages sont prises au niveau national ou européen. Localement, les acteurs essentiels sont le parc naturel régional des ballons des Vosges, les communes, certaines associations. Les débats les plus fréquents portent sur l'activité touristique, la question de l'entretien des paysages par le maintien d'une activité agricole, les formes de l'urbanisation, les espaces forestiers aux usages désormais multiples.