Cette thèse a donné lieu à une publication en 2008 par l'Harmattan à Paris.
La nature et le balnéaire : le littoral de l'Aude
Au cœur de la refondation de la gestion du littoral audois, la nature et, en particulier, les espaces protégés sont apparus comme une des clés possibles du re-développement touristique et du ré-aménagement de cet espace balnéaire méditerranéen. Cette recherche s’attache, dans une telle perspective, à mettre en lumière les enjeux contemporains, les étapes et les limites de l’« expérience » audoise. Notre étude se décompose en trois temps forts qui viennent éclairer notre questionnement sous différents angles. La première partie expose les différentes étapes de la mise en tourisme d’un littoral composé d’une mosaïque d’écosystèmes naturels singuliers. En réhabilitant le rôle des premiers inventeurs de la villégiature balnéaire à la fin du XIXe siècle et en reconsidérant l’œuvre de la Mission Racine dans la construction planifiée, à partir des années 60, d’un « néo-Languedoc » voué au tourisme, cette démarche permet de mettre en perspective les mutations des politiques d’aménagement du littoral. La seconde partie déconstruit la genèse d’un acteur central, le Parc naturel régional de la Narbonnaise, qui traduit l’émergence d’un nouveau modèle de gestion du littoral audois. L’analyse des pratiques renouvelées de l’aménagement révèle le recours quasi-systématique aux paradigmes de l’environnement, du patrimoine ou de l’identité et l’intégration centrale des enjeux touristiques dans le développement territorial. Cette recomposition du système d’action et de ses modes d’intervention semble d’ores et déjà traduire une tentative, encore hésitante et incomplète, de gestion intégrée. A travers l’examen de la gestion des espaces protégés et de leurs usages sociaux, la troisième partie aborde la question de la production d’une nature touristique qui participe à la re-composition des territoires éphémères des vacances. Au delà des discours positifs de certains gestionnaires qui empruntent les arguments classiques du développement écotouristique, quelques études de cas témoignent en réalité d’une gestion insuffisante ou inadaptée des espaces protégés et démontrent que la conservation du patrimoine naturel n’est pas toujours assurée