La perception sociale d’un paysage est étudiée à travers l’exemple du Plateau de Millevaches (Limousin). Ce territoire a connu un bouleversement paysager au cours du XXème siècle dû à une politique de plantation massive de résineux devant assurer la survie du territoire. Ce bouleversement a eu des conséquences sociales toutes aussi importantes avec la migration de certains paysans et l’apparition d’une nouvelle classe sociale, les propriétaires forestiers, souvent d’anciens grands propriétaires terriens. Aujourd’hui, la forêt fait débat. Une partie de la population, critique son importance arguant qu’elle a défiguré le paysage traditionnel du plateau. D’autres, au contraire assurent que seule la forêt peut combattre la désertification du Plateau et représente un atout paysager. Ces deux positions sont celles de groupes sociaux aux stratégies territoriales concurrentes et ce travail analyse la manière dont leur appréciation du paysage est sous tendue par leurs projets territoriaux.