Stage - Mise en place de l’observatoire des prairies et parcours sur le territoire du Parc national des Cévennes
L’élevage et notamment l’agropastoralisme1 est la forme d’agriculture dominante au sein du Parc national des Cévennes. Il représente une force économique importante et se caractérise par la diversité des systèmes d’élevage : ovins et bovins laits et allaitants, caprins laits, sédentaires ou transhumants,..
Au sein du Parc national, l’activité agricole compte près de 1300 exploitations, dont 360 dans le coeur de Parc, et occupe un 1/3 des surfaces du territoire.
Chaque type d’élevage est majoritaire dans un massif du territoire :
- les bovins viande sur le Mont Lozère avec la race Aubrac et l’IGP génisse « Fleur d’Aubrac » ;
- les ovins sur les Causses avec des brebis laitières dont le lait est valorisé en Roquefort ou Le Fédou, et des brebis allaitantes dont les agneaux sont valorisés en IGP Agneau de Lozère ;
- les caprins lait dans les Vallées cévenoles dont une partie du lait sert à la confection de l’AOP Pélardon.
Cette présence des troupeaux depuis des millénaires a façonné les paysages et a permis l’apparition et le maintien de milieux ouverts herbacés dont certains sont endémiques comme les pelouses caussenardes steppiques. Sur les 100 000 hectares de surfaces agricoles, 75 % sont des prairies naturelles ou des parcours renforçant ainsi le caractère pastoral des élevages du territoire.
Dans la zone coeur du Parc national, une partie de ces milieux ouvert sont menacés par certaines pratiques agricoles et le changement climatique (mise en culture, fauche précoce répétée, surfertilisation, sécheresse, abandon,…). C’est le cas notamment des prairies naturelles de fauche qui ne représentent que 3 % de la surface agricole utilisée en coeur de Parc.
Ces prairies sont ciblées avec un fort enjeu de conservation pour le Parc national des Cévennes en raison de la diversité floristique qui les compose et de la faune inféodée à cet habitat. Les prairies naturelles ont également de forts atouts agronomiques comme une grande résilience aux aléas climatiques, une importante souplesse d’utilisation et une bonne valeur alimentaire et sanitaire.
Depuis 2020, le Parc national des Cévennes met en place des essais de duplication de prairies naturelles avec un réseau d’éleveur. Ce projet vise à accompagner les éleveurs dans la restauration de leur prairie et à les rendre plus autonome dans la récolte et le semis de graines locales. Les essais font l’objet de suivis et permettent de montrer des résultats encourageants.
En parallèle, le Parc national se positionne pour intégrer « l’observatoire des prairies naturelles et parcours du massif central » porté par les conservatoires botaniques nationaux et l’INRAe. Cet observatoire vise à comprendre et à suivre l’évolution des végétations agropastorales face aux évolutions climatiques et aux pratiques agricoles. A l’échelle du Parc national, un réseau de fermes sera constitué en un territoire atelier afin de co-construire avec les éleveurs, les techniciens et scientifiques des solutions d’adaptation des élevages face au changement climatique. Ce territoire atelier a pour objectif d’être un lieu d’échanges sur les pratiques agricoles et les dynamiques de végétations agro-pastorales.
En janvier 2025, le programme PastoCev dédié aux végétations agropastorales sera lancé par le Parc national avec plusieurs axes de travail et en partenariat avec l’Institut Agro Florac :
- valoriser et renforcer les essais de duplication de prairies naturelles ;
- mettre en place l’observatoire des prairies naturelles et parcours du massif central sur le territoire du parc national ;
- communiquer, diffuser autour des actions menées et sensibiliser à l’intérêt des végétations agropastorales.
C’est dans le cadre du déploiement de ce projet et plus précisément de la mise en place de l’observatoire que s’inscrit le stage.
Le.la stagiaire aura pour missions :
- participer à l’échantillonnage des parcelles de référence du réseau de l’observatoire des prairies et parcours du massif central avec les CBNx (CBN Med, ..) et l’INRAe ;
- démarcher des éleveurs.euses et les associations d’éleveurs.euses pour créer un collectif moteur et constitutif du territoire atelier-PASTOCEV ;
- réaliser des enquêtes sur les objectifs de production et pratiques de gestion auprès des éleveurs.euses du collectif ;
- cartographier et diagnostiquer des prairies en utilisant la méthode DIAM ;
- accompagner les éleveurs.euses à la réflexion collective sur les stratégies d’adaptation à l’évolution climatique à mettre en oeuvre ;
- participer à la collecte de données botaniques ;
- réaliser des prélèvements d’échantillons pour les analyses de fourrages, de sols et d’effluents d’élevage ;
- interagir avec les chercheur.es en charge de l’observatoire ;
- participer à la mise en réseau et à l’animation du réseau d’acteurs ;
- valoriser et diffuser les enseignements de l’observatoire ;
- réaliser des supports de communication.
Le.la stagiaire travaillera en étroite collaboration avec les différents membres du pôle agri-environnement-eau ainsi qu’avec l’équipe massif.
Il.elle pourra également être amené.e à travailler avec d’autres partenaires (Copage, CA48, ….).
Des déplacements sont à prévoir sur les massifs concernés : Vallées Cévenoles, Massif de l’Aigoual et du Mont Lozère.
Stage de 6 mois à partir de février-mars 2025
Compétences recherchées et savoir-être :
- fort intérêt pour l’agriculture, l’élevage et l’écologie des milieux pastoraux ;
- connaissance de base en botanique ;
- maîtrise des logiciels de cartographie (QGIS) ;
- bon relationnel et aptitude au dialogue avec différents acteurs du projet (scientifiques, techniciens, éleveurs.euses, ..) ;
- force de propositions et d'initiatives ;
- rigueur méthodologique et organisationnelle ;
- capacités d’analyse, de synthèse et de rédaction ;
Diplômes et niveau de Formation :
- - Etudiant.e Ingénieur.e en 3e année ou Master 2 en agro-écologie, gestion de l’environnement
- permis B indispensable (véhicules du Parc à disposition).
Gratification : Stage indemnisé selon les textes en vigueur. Au 1er janvier 2024, le taux horaire minimum de la gratification de stage est fixé à 4,35 € par heure de stage.
Il·elle pourra utiliser les véhicules de service dans le cadre de son stage dans la limite de la disponibilité des véhicules.
Les candidats adresseront, par courriel, une lettre de motivation, un curriculum vitae et un exemple de rapport personnel de stage, ou autre travail rédactionnel. Respectivement au format : nom_LM.pdf, nom_CV.pdf et nom_rapport.pdf
Date limite de candidature : le 06 décembre 2024 au plus tard, à :
Mme Carine Esculier, cheffe du pôle agri-environnement-eau
carine.esculier@cevennes-parcnational.fr
et
M. Romain Layes – chargé de mission agro-pastoralisme
romain.layes@cevennes-parcnational.fr
Une première sélection des candidats se fera sur dossier.
Un entretien téléphonique ou en visioconférence sera organisé par la suite.
Pour toute information complémentaire, s’adresser à :
M. Romain Layes – chargé de mission agro-pastoralisme
Tel : 06 99 76 65 06
Courriel : romain.layes@cevennes-parcnational.fr